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Parcours du jeune mineur victime de prostitution « choisie » – Partie 1

Parcours du jeune mineur victime de prostitution « choisie » – Partie 1

Préambule

Cette réflexion émane d’une expérience professionnelle qui a imprégné les contours de cette esquisse. Son dessein n’est point d’affirmer une vérité absolue et objective, mais plutôt de présenter un essai sur un mécanisme puissant encore méconnu du grand public. Je vous prie de garder à l’esprit cette introduction tout au long de la lecture.

La prostitution est un thème complexe, où se mêlent diverses circonstances et motivations. On distingue souvent entre la prostitution « choisie » et la prostitution « forcée », afin de souligner la subtile différence entre les situations où une personne s’engage consciemment dans cette activité par choix, et celles où elle est contrainte ou forcée d’y prendre part.

• Dans le contexte de la prostitution « choisie », il s’agit là d’individus qui font le pas volontaire d’embrasser cette profession, motivés par des raisons aussi variées que la quête d’indépendance financière, des contingences économiques pénibles, des choix de vie alternatifs, voire une perception de la prostitution comme un moyen d’exprimer leur sexualité de manière autonome. Il convient de souligner l’importance de reconnaître que, même dans ces circonstances dites « choisies », ces personnes demeurent soumises à l’influence de facteurs sociaux, économiques ou personnels qui restreignent leurs options et façonnent leurs décisions.

 À l’opposé, la prostitution « forcée » ou « contrainte » englobe ces situations où les individus se trouvent impliqués dans cette activité à leur insu ou contre leur gré, souvent sous l’emprise de la coercition, de la traite des êtres humains, des menaces, ou encore de violences physiques ou psychologiques. Dans ces sombres scénarios, la personne peut être sous le joug d’un proxénète ou d’un réseau criminel qui l’assujettit à se prostituer à des fins lucratives. Les victimes de la traite des êtres humains, en particulier, peuvent être déracinées d’un lieu à un autre, contraintes à une exploitation sexuelle sans consentement réel, plongeant dans un abîme de souffrance et de déshumanisation.

Aujourd’hui, j’entreprends de présenter une réflexion sur la prostitution que certains décrivent comme « choisie », que je considère, humblement, comme une forme de prostitution forcée dissimulée sous un ensemble de facteurs déterminants impactant le système du subconscient. J’admets être un fervent défenseur de la pensée de Spinoza. Le libre arbitre existe dans la mesure où un ensemble d’éléments détermine nos choix. Il me semble crucial d’examiner le

cheminement de causalité qui conduit à la prostitution. Particulièrement les jeunes mineurs victime de prostitution.

Amorce

Chaque situation mérite une approche individualisée, évitant tout amalgame préjudiciable dans les accompagnements quotidiens. Cependant, il est pertinent de reconnaître que chaque cas lié à la prostitution des mineurs présente des traits communs. Dans ce cadre, je propose une narration simplifiée du « parcours des jeunes prostitués » dans le but d’éclairer de manière cohérente mon argumentation. Chaque étape s’inscrit naturellement dans la suivante, établissant ainsi une trame de causalité qui sous-tend l’ensemble de cette réflexion.

Il convient de rappeler qu’en France, chaque année, entre 7000 et 10000 enfants seraient victimes de prostitution, une estimation probablement en-deçà de la réalité selon les données de sante.gouv.fr. Ces jeunes sont principalement des filles issues de divers milieux socio-économiques, mais majoritairement des milieux populaires, et présentent en moyenne un âge compris entre 13 et 17 ans. Les auteurs de proxénétisme sur mineurs, ou ceux qui recourent à la prostitution de mineurs, sont généralement des hommes âgés entre 18 et 24 ans, issus pour la plupart des mêmes milieux. Ces données constituent un éclairage important pour la suite de notre réflexion.

Chaque histoire est singulière

Dans ce premier contexte, il est crucial de souligner que de nombreux jeunes mineurs sont confrontés à un passé marqué par des maltraitances, des négligences et des carences au sein de leur environnement familial. Ces expériences souvent traumatisantes se traduisent fréquemment par une fragilisation des bases émotionnelles et un déficit significatif de soutien affectif. Privés d’un cadre familial stable et bienveillant, ces jeunes se trouvent ainsi vulnérables aux influences extérieures, susceptibles d’exploiter leur détresse émotionnelle.

D’une histoire singulière aux carences affectives

Cette réalité les mène inexorablement vers des lacunes affectives et/ou éducatives, engendrées par des milieux familiaux dysfonctionnels. Je qualifie cette étape du parcours comme étant

les « CARENCES AFFECTIVES« . Ces mineurs concernés sont souvent confrontés à des interruptions dans leur parcours scolaire et doivent affronter une multitude d’événements traumatiques, parmi lesquels figurent parfois des violences sexuelles.

À titre d’illustration, l’observatoire des violences envers les femmes, ayant dressé en novembre 2021 un profil psychologique portant sur 99 filles et 2 garçons accompagnés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) dans le cadre d’une mesure, indique que 90% des jeunes interrogés ont fait l’expérience de violences au sein de leur famille avant de se prostituer, ces actes étant en grande partie perpétrés par leurs parents et/ou leurs beaux-parents. De ce groupe, une mineure sur huit a été victime de violences sexuelles au sein de sa famille, principalement de la part de son père ou de son beau-père.

Il est essentiel de souligner l’importance de la présence d’une figure d’attachement pour le développement socio-émotionnel d’un enfant. Cette personne, souvent incarnée par un parent, un membre de la famille ou un tuteur, joue un rôle fondamental dans la construction d’une base émotionnelle solide pour l’enfant. La qualité de cette relation d’attachement exerce une influence significative sur sa capacité à établir des liens sociaux sains tout au long de sa vie. D’un point de vue psychologique, un enfant en manque affectif cherchera inévitablement une personne capable de lui offrir les soins émotionnels essentiels à sa survie, qui ont pu lui faire défaut pendant sa plus tendre enfance.

Suite à des carences, la recherche affective est indérogeable

Je nommerais cette étape du parcours la « RECHERCHE AFFECTIVE ». Au cours de cette quête désespérée et inconsciente d’une figure d’attachement « le caregiver », de nombreux jeunes aboutissent malheureusement à une rencontre déterminante, marquant le début d’un processus potentiellement destructeur : la prostitution. Je désignerai cette étape du parcours comme « LA MAUVAISE RENCONTRE ».

Cette rencontre néfaste se caractérise généralement par l’implication d’une personne du sexe opposé, appartenant au même groupe social et à la même tranche d’âge, établissant ainsi un lien particulier. Les promesses d’un amour factice et les paroles enrobées de douceur deviennent des instruments de manipulation émotionnelle, poussant la victime à s’engager davantage dans cette relation malsaine. La recherche désespérée d’affection se transforme ainsi en une dépendance préjudiciable, érigeant les barrières d’une prison émotionnelle

difficile à briser. Il est crucial de souligner que cette rencontre agit comme un mécanisme puissant et inconscient, entraînant très fréquemment la victime dans le piège d’un enfermement affectif. Au-delà des mots tendres et des promesses séduisantes, ce processus crée un lien complexe et souvent destructeur entre le jeune en quête d’affection et celui qui exploite sa vulnérabilité.

Par ailleurs, il est essentiel de comprendre la dynamique subtile et toxique de cette phase, où la victime, souvent déjà fragilisée par un manque affectif antérieur, se trouve de plus en plus captivée par une relation qui semble offrir réconfort et protection.

Cependant, cette apparence de soutien émotionnel dissimule souvent une exploitation cruelle qui contribue à perpétuer le cycle de la prostitution et à maintenir la victime dans une situation de vulnérabilité persistante. En tant qu’assistant social au sein d’un service de protection de l’enfance, je suis régulièrement en contact avec des jeunes qui ont souffert d’un manque d’affection pendant leur enfance, se manifestant par des expériences de maltraitance, de négligence ou de carences, voire parfois une combinaison de ces trois éléments. Ces jeunes expriment eux-mêmes leur besoin en disant : « Je recherche quelqu’un qui puisse m’aimer ».

Les concepts Lacanien dans l’exploration du processus prostitutionnel

Par ailleurs, Lacan a introduit le concept du « miroir » dans le développement de la personne. Selon sa théorie, le stade du miroir survient lorsque le nourrisson reconnaît son reflet dans un miroir et commence à élaborer une image de soi. Toutefois, cette image du moi n’est pas une représentation exacte de la réalité physique, mais plutôt une construction idéalisée. Le sujet se construit en relation avec cette image du moi, mais en même temps, il se perçoit comme incomplet, comme manquant quelque chose.

L’Autre, symbolisé par un « A » majuscule chez Lacan, renvoie à l’ensemble des influences sociales, culturelles et symboliques qui façonnent notre identité. Lacan a également introduit le concept du « Grand Autre », représentant un ordre symbolique et social dans lequel nous sommes inscrits. À travers la quête de cet Autre, nous cherchons à définir notre identité et à obtenir une reconnaissance, mais en même temps, nous sommes constamment animés par un sentiment de manque, une lacune qui nourrit le désir. Ce processus psychique forme un cercle vicieux abstrait : la jeune personne recherche quelqu’un susceptible de lui offrir ce qu’elle n’a

pas pu recevoir de cet « Autre ». Pensant avoir trouvé cet Autre dans une mauvaise rencontre, elle espère désespérément conserver cette relation, qui en réalité n’est qu’une projection de sa propre quête identitaire.

L‘objet du désir, à savoir la prostitution, la maintient ainsi dans une illusion perpétuelle, alimentant son sentiment de manque et de recherche d’une complétude qui lui échappe. Tout être vivant, dans sa quête de persévérance dans l’existence, est guidé par le désir. Pour l’être humain, c’est ce même désir qui assume ce rôle primordial. La prostitution, en tant qu’expression de ce désir, maintient la jeune personne dans cet état de captivité.

L‘EMPRISE

L’étape de ce parcours, que j’ai nommée « Emprise« , justifie pleinement son appellation, car elle représente un tournant crucial dans la relation entre la victime et l’exploiteur. À ce stade, l’exploitant consolide son contrôle sur la victime, souvent en ayant recours à des tactiques de manipulation psychologique et émotionnelle. L’emprise se matérialise par une domination croissante, où la victime se retrouve peu à peu sous l’emprise de l’exploiteur, perdant souvent toute autonomie et capacité de discernement. Les mécanismes de coercition se renforcent, que ce soit par des menaces, des chantages émotionnels ou la promesse fallacieuse de sécurité et de stabilité. Cette situation affecte l’ensemble des processus mentaux liés à la cognition, incluant la perception, l’attention, la mémoire, le raisonnement, le langage et la résolution de problèmes. Le cortex préfrontal, siège des fonctions exécutives et de la prise de décision, se trouve ainsi mis à rude épreuve.

Le besoin de sécurité prépondérant à tous les autres besoins

Cette emprise exerce une force d’autant plus puissante lorsqu’elle est mise en perspective avec le besoin de sécurité, considéré comme un « méta-besoin » prépondérant par rapport à tous les autres besoins fondamentaux. Parmi ces besoins essentiels, tels que les besoins physiologiques, le besoin d’appartenance à un groupe, le besoin d’estime et le besoin d’accomplissement personnel, le besoin de sécurité occupe une place centrale. Le désir instinctif de sécurité pousse souvent les individus à rechercher des relations qui promettent protection et stabilité. Dans le contexte de l’emprise, l’exploiteur exploite habilement ce besoin fondamental en offrant une illusion de sécurité à la victime. Les

promesses de protection, de soins, et la création d’une dépendance émotionnelle deviennent les éléments constitutifs de cette illusion, rendant la victime réticente à rompre le lien toxique.

En qualifiant le besoin de sécurité de « méta-besoin », j’insiste sur son influence transcendante, qui impacte d’autres aspects fondamentaux de la vie d’une personne. Lorsqu’il est compromis ou manipulé au sein d’une relation d’emprise, cela peut entraîner des conséquences dévastatrices, sapant la capacité de la victime à prendre des décisions autonomes et à se libérer de l’emprise toxique. Comprendre cette dynamique complexe est essentiel pour élaborer des approches efficaces visant à défaire les liens de manipulation et à restaurer le pouvoir de choix de la personne affectée. Au fil du temps qui s’écoule, la victime se retrouve de plus en plus piégée, glissant inexorablement vers une situation incontrôlable, symbolisée par l’étape : « LA PROSTITUTION ». La question pertinente à poser est la suivante : pourquoi la victime demeure-t-elle dans cette situation ? En réalité, un ensemble de mécanismes est déjà en place et continue de se renforcer dans cette situation de plus en plus envahissante, que je vais tenter de définir.

Les facteurs renforçateurs

Les besoins physiologiques englobent les nécessités fondamentales telles que manger, boire, s’habiller et dormir. Dans un contexte économique, ces exigences peuvent être réduites à l’impératif d’un salaire suffisant pour assurer la subsistance et le logement. Selon diverses études, de nombreuses jeunes victimes proviennent des quartiers populaires, établissant ainsi un lien cohérent entre leur aspiration à une ascension sociale rapide et la quête d’argent. En parallèle de l’emprise, ce mécanisme opère comme un puissant sédatif, plongeant la victime dans une illusion persistante.

De plus, il semble que c’est précisément pourquoi les jeunes victimes de la prostitution choisissent d’afficher ostensiblement des vêtements de luxe récemment acquis et de fréquenter des établissements hôteliers prestigieux. Cependant, l’argent ne fonctionne pas uniquement comme un synonyme d’émancipation de sa classe sociale. Il exerce également une influence sur la perception de la volonté de contrôler son corps et l’autre, resserrant ainsi le piège autour de la personne. La victime, marquée par une enfance brisée par la maltraitance, ressent le besoin impérieux de récupérer ce qui lui a été dérobé : son corps. Cela se reflète dans ses choix de clients et dans la fixation des tarifs pour les relations engagées, pour ceux qui ont

encore la « chance » de choisir. L’argent agit alors comme un leurre sur la perception de la réalité psychique.

En offrant la possibilité d’accéder à des biens matériels, à des expériences luxueuses ou à un niveau de vie supérieur, l’argent peut créer une illusion de bonheur, de contrôle et de satisfaction. Cette fausse perception peut conduire à une déconnexion momentanée ou à une échappatoire face aux problèmes émotionnels sous-jacents.

L’argent agit comme un besoin fondamental d’estime de soi, puisque l’argent est la représentation symbolique dans notre société, et dans une certaine mesure, de la puissance et du pouvoir. Le besoin de sécurité, qualifié de « méta-besoin », suggère que ce besoin peut être considéré comme un niveau supérieur, influençant ou guidant d’autres besoins. En d’autres termes, il est perçu comme un besoin qui sous-tend ou oriente d’autres aspects de la vie d’une personne.

Le besoin de sécurité agit comme un fil conducteur, guidant les comportements et les choix de la personne dans d’autres domaines de sa vie. Par exemple, dans le contexte évoqué précédemment, le besoin de sécurité peut être lié à des choix de partenaires ou à des comportements visant à obtenir un sentiment de protection et de stabilité, même si ces choix peuvent conduire à des situations préjudiciables, comme dans le cas de la prostitution. Par ailleurs, le besoin de sécurité émotionnelle est exprimé au travers de l’emprise qu’a la victime envers son proxénète, par son comportement manipulé. Le besoin d’appartenance à un groupe trouve sa réponse au sein du réseau prostitutionnel.

Autrement dit, marquée par une enfance caractérisée par une errance du besoin d’appartenance, et dans une certaine mesure exclue de la sphère familiale, la personne ressentira enfin l’appartenance à un groupe en fréquentant régulièrement ses pairs au sein de ce réseau. Ce sentiment d’appartenance au sein du réseau prostitutionnel offre à la personne une forme de validation sociale et de connexion qui peut, dans un premier temps, répondre à son besoin fondamental d’appartenance. L’interaction régulière avec ses homologues crée un lien partagé basé sur des expériences similaires et peut contribuer à combler le vide laissé par des relations familiales potentiellement tumultueuses.

Cependant, il me semble crucial de souligner que cette appartenance est souvent teintée de complexités et peut être précaire. Les relations au sein du réseau prostitutionnel peuvent être façonnées par des dynamiques de pouvoir inéquitables et peuvent finir par perpétuer un cycle de vulnérabilité émotionnelle. Dans cette quête d’appartenance, la personne peut se retrouver emprisonnée dans un cercle vicieux difficile à briser, où les liens créés sont souvent le résultat d’une nécessaire survie émotionnelle.

En ce qui concerne le besoin d’estime et d’auto-valorisation, celui-ci trouve notamment sa réponse dans l’argent. Même en l’absence de comportements préoccupants, une personne qui a été victime par le passé peut être facilement dupée en raison de sa faible estime de soi. Elle peut se retrouver avec des personnes prêtes à profiter d’elle, l’exploiter ou lui causer du tort, notamment dans le contexte du recrutement en prostitution. Le problème d’estime de soi et ses implications peuvent être liés à la confiance en soi. Lorsque cette confiance a été altérée, la personne peut être avide de compliments visant à restaurer sa confiance. De la même manière que décrit précédemment, elle peut être trompée.

Dans le contexte de la prostitution, cela se manifeste à travers des compliments sur les performances, le nombre de clients, l’argent généré, qui peuvent sembler gratifiants. On peut ainsi se convaincre que l’on excelle dans son activité, que l’on est estimé et valorisé, et le piège se referme. La problématique liée à l’estime de soi est alors exacerbée. Plus la victime s’enfonce dans la prostitution, plus le phénomène de dissociation s’exprime, et elle s’exprime notamment par une fragmentation croissante de son identité.

La dissociation comme facteur de renforcement

La dissociation est un mécanisme de défense psychologique qui permet à la personne de se détacher émotionnellement des expériences douloureuses ou traumatisantes. Dans le contexte de la prostitution, cela se traduit par une séparation de la réalité de l’acte et de la personne intime, créant ainsi une sorte de distance psychologique. Cette fragmentation de l’identité peut se manifester par des comportements dissonants, où la victime adopte des rôles différents dans des situations variées, afin de mieux faire face aux exigences du moment présent. Elle peut également développer des mécanismes de déni, occultant parfois la gravité de sa situation. La dissociation peut représenter une stratégie inconsciente pour survivre psychologiquement aux circonstances difficiles, tout en isolant les conséquences émotionnelles néfastes. Par ailleurs, le cercle vicieux se renforce, car la dissociation peut

conduire à une diminution de la perception des risques et à une tolérance accrue envers les situations potentiellement dangereuses. La victime peut développer un état d’anesthésie émotionnelle, rendant difficile la reconnaissance et la prise de conscience de sa propre souffrance.

À mesure que la dissociation psychique s’intensifie, marquant la séparation entre le corps et l’esprit lors des expériences de prostitution, la distance émotionnelle entre le moi et le surmoi croît également. Cependant, du fait que l’état émotionnel de la personne est sous l’emprise de son proxénète, ce dernier renforce encore davantage les expériences prostitutionnelles. Ce renforcement accentue la dissociation psychique, qui à son tour approfondit la distance émotionnelle entre le moi et le surmoi. Ainsi, la boucle est bouclée, créant un cercle vicieux où la dissociation et l’emprise émotionnelle se renforcent mutuellement, contribuant à maintenir la personne dans un état de vulnérabilité et de dépendance constante.

En conclusion

Il est essentiel de souligner que la psychologie est un domaine complexe et délicat, avec des interprétations pouvant varier en fonction du contexte et des perspectives. Je tiens à préciser que je ne suis ni psychologue ni psychiatre. Permettez-moi d’adopter une approche alternative, qui semble cohérente avec la plupart des situations impliquant des jeunes mineurs victimes de la prostitution. Un deuxième essai sur l’accompagnement est actuellement en cours de rédaction. Voici un schéma vulgarisé du « parcours du jeune mineur victime de prostitution choisi ».

Parcours du jeune mineur

Auteur : Sofiane MADI

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